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La véritable recette du Mac(a)ron

Emmanuel Macron est un homme moderne. Par conséquent, il ne ressemble pas au macaron d’Amiens, ancestral et forcément démodé, mais à sa version moderne, souvent colorée, parfois flashy, et dont les parfums sont d’une infinie variété.

Le Mac(a)ron, un gâteau bien amer

Si vous tapez « macron » sur une feuille Word, en omettant la majuscule, le logiciel propose immédiatement de corriger en macaron. Cela tombe bien, car le macaron est une spécialité d’Amiens, ville de naissance du jeune politicien. Et cela tombe encore mieux quand on sait que le macaron d’Amiens est fabriqué par la famille Trogneux, celle-là même dont est issue Brigitte, l’épouse d’Emmanuel.

Pas de doute possible donc, si Emmanuel Macron était une gourmandise, il serait un macaron. D’ailleurs, si l’on passe les frontières, la chose devient évidente : macaron ne se dit-il pas Makrone en allemand, et makron en danois ou en norvégien ?

Le macaron d’Amiens, vieux gâteau

Mais le macaron d’Amiens est un vieux gâteau. Spécialité culinaire de la ville picarde depuis le XVIe siècle, c’est une pâtisserie assez épaisse, réalisée à base de pâte d’amandes, d’œufs et de miel. Il ne ressemble aucunement au macaron moderne, popularisé par Ladurée ou Dalloyau. Celui-ci est composé de trois parties : deux biscuits assemblés par une crème.

Or, Emmanuel Macron est un homme moderne, un « progressiste ». Par conséquent, il ne ressemble pas au macaron d’Amiens, ancestral et forcément démodé, mais à sa version moderne, souvent colorée, parfois flashy, et dont les parfums sont d’une infinie variété.

Mac(a)ron sur la tranche

Examinons plus en détail ce mac(a)ron en le posant sur la tranche. L’exercice n’est pas aisé, car le gâteau ne tient pas en équilibre. Systématiquement, il tombe sur le côté gauche. Il faut dire que la partie senestre est disproportionnée au regard de la dextre. Pourtant à écouter l’ancien ministre, on croyait que les deux parties étaient d’égales proportions pour maintenir le fourrage central bien en place.

Il faut donc se pencher dans le livre de recettes, au nom curieux de Révolution, pour y trouver l’explication. Lisons donc :

« On a voulu caricaturer ma volonté de dépasser l’opposition entre la gauche et la droite : à gauche en dénonçant une trahison libérale, à droite en me dépeignant comme un faux nez de la gauche. […] Si par libéralisme on entend confiance en l’homme, je consens à être qualifié de libéral.

Car ce que je défends, en retour, doit permettre à chacun de trouver dans son pays une vie conforme à ses espérances les plus profondes. Mais si, d’un autre côté, c’est être de gauche que de penser que l’argent ne donne pas tous les droits, que l’accumulation du capital n’est pas l’horizon indépassable de la vie personnelle, que les libertés du citoyen ne doivent pas être sacrifiées à un impératif de sécurité absolue et inatteignable, que les plus pauvres et les plus faibles doivent être protégés sans être discriminés, alors je consens aussi volontiers à être qualifié d’homme de gauche ».

Importance du biscuit de gauche

On comprend, à la lecture de ce passage, que le biscuit de gauche est plus imposant que l’autre. Prenons la balance pour s’en assurer : 15 mots pour le libéralisme ; 75 pour la gauche.

Mais cela ne suffit pas. Le livre de recettes recommande d’ajouter quelques ingrédients au biscuit de gauche pour qu’il soit plus roboratif. Citons pêle-mêle le « stade final du capitalisme » dont l’accent marxiste n’échappera à personne, la dénonciation des « cyniques qui fuient la France » plutôt, sans doute, que d’attendre d’être spoliés sans broncher, d’égalité réelle, de distribution des richesses, de renforcement de l’État providence, etc.

Ce centre qui attire les mouches et les guêpes

Et au centre, qu’y a-t-il ? Une crème très sucrée, qui permet de faire tenir les deux biscuits ensemble, mais qui a l’inconvénient d’attirer mouches et guêpes. Sa composition est sans surprise : amélioration du « pouvoir d’achat de tous les travailleurs » de près de 500 euros supplémentaires nets par an ; augmentation du « pouvoir d’achat des ouvriers, des employés et des salariés les moins bien payés » de 100 euros nets de plus chaque mois ; ouverture des « droits à l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent » ; lancement d’un « plan d’investissement de 50 milliards d’euros » ; rénovation d’un million « de logements mal isolés » ; division « par deux du nombre de jours de pollution atmosphérique » ; maintien de l’âge du départ à la retraite et du niveau des pensions ; construction de « 80 000 logements pour les jeunes » ; augmentation du « minimum vieillesse de 100 euros par mois » ; prise en charge « à 100 % des lunettes et des prothèses auditives et dentaires » ; augmentation « de 100 euros par mois » de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), etc., etc.

Un drôle de goût

Au final, ce macaron a un drôle de goût. Il est recommandé de le porter à la bouche, la partie libérale au-dessus. Les dents s’y enfoncent sans mal, puis tombent sur le fourrage trop sucré, qui écœure. Vient alors le biscuit du dessous, plutôt un pavé d’ailleurs, indigeste, qui pèse sur l’estomac le restant de la journée.

Nous évoquions au début de cet article, les traductions, allemande ou danoise, de macaron. Nous n’avons pas cité le néerlandais. Dans cette langue, macaron se dit bitterkoekje, c’est-à-dire littéralement « gâteau amer ».

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