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Les jeunesses macroniennes sont « En Marche »

L’étatiste Macron poursuit inlassablement, et sournoisement, sa politique d’extension du domaine de l’État. Dernière initiative en date : embrigader la jeunesse. Tout comme l’ont fait, par le passé, les régimes totalitaires.

De l’embrigadement à la dénonciation des parents

Dès 1922, le parti national-socialiste allemand avait sa propre organisation de jeunesse, d’abord appelée Jungsturm Adolf Hitler. Après son interdiction en 1923, elle renaîtra en 1926 sous le nom de Hitlerjugend.

Ce mouvement, qui comptait quelques milliers de membres à sa création, dépassa vite les deux millions quelques mois l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933. Puis, petit à petit, les autres organisations de jeunesse furent interdites, y compris les scouts, et leurs membres contraints de rejoindre les Jeunesses hitlériennes. C’est ainsi qu’en 1939, à la veille de la guerre, près de 90 % des enfants allemands étaient enrôlés. Ceux qui refusaient, ou dont les parents refusaient, l’embrigadement étaient redressés ou internés dans des structures adaptées.

Les Jeunesses hitlériennes avaient, bien entendu, pour objectif de former de futurs soldats du Reich et surhommes aryens. Le programme était essentiellement militaire : discipline, sport, maniement des armes, exercices de survie. Les filles avaient des activités moins belliqueuses, centrées sur la gymnastique et l’apprentissage des activités liées à la maison comme la couture.

La haine des juifs et le dévouement sans faille au Führer étaient également de mise. Il s’agissait d’endoctriner les enfants dès leur plus jeune âge et, autant que faire se peut, de les soustraire à l’influence de leurs géniteurs. Certains membres de l’organisation iront même jusqu’à dénoncer les comportements suspects de leurs parents.

Chez les communistes, la dénonciation des parents par les enfants était également en vigueur. Elle était même, si l’on peut dire, magnifiée avec l’histoire du jeune Pavel Morozov. Ce dernier aura sa statue devant la mairie de Moscou et son nom dans les livres scolaires, et le titre officiel de « pionnier-héros numéro 001 de l’Union soviétique ». On sait aujourd’hui que l’histoire du petit Pavel fût largement inventée par les autorités de l’époque. Mais qu’importe ! Ce qui compte c’est que le régime communiste glorifiait un enfant de 13 ans dénonçant son père pour avoir fourni des faux-papiers et de la nourriture à des paysans ukrainiens promis à la mort. Dans les années 1930, la famine en Ukraine était volontairement organisée par Moscou. Tenter de l’atténuer était donc un acte anticommuniste impardonnable.

De 9 à 14 ans, les petits soviétiques, à qui le scoutisme était aussi interdit depuis 1922, étaient plus ou moins forcés à appartenir aux « Pionniers soviétiques ». Seuls les voyous et les enfants des ennemis politiques en étaient exclus. À partir de 1929, le mouvement s’immisça dans le système scolaire et chaque classe devint une équipe de pionniers.

En sortant des pionniers et jusqu’à leurs 28 ans, les enfants étaient enrôlés au Komsomol, de son nom officiel « Union des jeunesses léninistes communistes », un mouvement né, lui, dès 1918. Le Komsomol servait de vivier au parti communiste pour le recrutement de ses membres.

Le Komsomol avait pour ambition de faire de ses membres des « hommes nouveaux », détachés de leur famille et de la religion, entièrement dévoués à la construction de ce paradis sur terre que devait être l’URSS. L’art soviétique des années 1930 montre ces jeunes hommes, toujours souriants, vigoureux et sportifs, ne ménageant pas leur peine pour édifier le socialisme.

Des militants de l’écologisme totalitaire

Ces mouvements de jeunesse, communiste ou national-socialiste, ont manifestement inspiré le Président de la République et le gouvernement qui ont créé, à la fin de cet été, le mouvement des « éco-délégués ».

Une circulaire, parue au Bulletin officiel de l’Éducation nationale le 29 août 2019, précise :

« A minima, chaque collège et lycée désignera un binôme paritaire d'éco-délégués par établissement dès l'année scolaire 2019-2020, soit 20 000 éco-délégués d'établissement. Ces binômes d'éco-délégués seront élus, au collège et au lycée, parmi les membres volontaires du conseil de vie collégienne/lycéenne, ainsi qu'au sein du conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) et du Conseil national de la vie lycéenne (CNVL). Au-delà, chaque établissement est incité à organiser l'élection, dans chaque classe, d'un éco-délégué qui aura pour rôle de promouvoir les comportements respectueux de l'environnement dans sa classe (extinction des lumières, par exemple pendant les récréations ou pauses méridiennes, usage raisonné des chauffages, etc.) et de proposer toute initiative de nature à contribuer à la protection de l'environnement dans son établissement. »

L’objectif est bien d’avoir, à terme, un « éco-délégué » par classe, sinon un binôme mixte, parité obligé, soit au minimum 250 000 jeunes mobilisés. Des enfants que Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, veut transformer en « acteurs à part entière pour faire des 60 000 implantations scolaires de notre pays des espaces de biodiversité, à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. Ensemble, nous pouvons indiquer un chemin et initier des changements profonds. Ici ce sera un potager, des plantations d’arbres, là le tri des déchets, partout une réflexion sur la consommation d’énergie ».

Le site internet du ministère de l’Éducation nationale indique que ces « éco-délégués » sont de véritables « ambassadeurs de l’environnement et du développement durable auprès de leurs camarades de classe ». La fonction y est même décrite comme un moyen, pour les élèves, « d’enrichir d’une manière originale leurs apprentissages civiques ainsi que leur connaissance des réalités de leur établissement et de leur territoire ».

Luc Ferry titrait sa chronique hebdomadaire dans Le Figaro du 19 septembre 2019 : « Éco-délégués : 250 000 Greta Thunberg ? ».

L’ancien ministre de l’Éducation nationale posait évidemment la bonne question. Ces « éco-délégués » n’auront-ils pas pour mission d’imiter, jusqu’aux rictus pleins de haine, la nouvelle égérie de l’écologisme totalitaire ? Ne vont-ils pas devenir les porte-paroles de la jeune suédoise et faire la leçon d’abord à leurs camarades de classe, puis à leurs parents et professeurs, et enfin à toute la société ? Ne risque-t-on pas de voir très prochainement des « éco-délégués » proposer – et imposer – la « grève » scolaire du vendredi chère à Greta Thunberg ?

Les jeunesses communistes et national-socialistes évoquées plus haut donnaient la priorité au formatage des esprits plutôt qu’à l’instruction scolaire. Les militants de la Hitlerjugend menaient, dans leur classe, une sorte de résistance à l’institution scolaire. Quant au Komsomol soviétique, il était implanté directement dans les écoles qui lui étaient, en quelque sorte, soumises.

Les « éco-délégués » de Macron, Philippe et Blanquer ne vont-ils pas emprunter la même voie ?

L’État s’invite dans les berceaux

Si certains pensent que nous exagérons, encourageons-les à s’intéresser au futur plan consacré aux 1 000 premiers jours des enfants.

Le Président de la République, accompagné de son secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, a en effet installé le 19 septembre 2019 une « commission des 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant ». Ce nouveau comité doit « rassembler l’ensemble des connaissances et formuler des préconisations sur les politiques publiques qui peuvent être menées ».

Le secrétaire d’État a précisé qu’il s’agissait de « lutter contre les inégalités de destin » et pour cela « surinvestir cette période [des 1 000 premiers jours] où beaucoup se joue ». Les parents et leurs enfants seront alors accompagnés à partir du quatrième mois de grossesse jusqu’à l’âge de deux ans et demi.

Il a été donné quatre objectifs à la commission composée de 17 experts :

- élaborer un corpus de règles de santé publique qui font consensus dans les milieux scientifiques, à destination des parents ;

- établir un parcours universel – c’est-à-dire s’appliquant à tous – des 1 000 premiers jours de l’enfant ;

- réfléchir aux congés de naissance et à leur partage entre les parents ;

- examiner le fonctionnement des modes de garde.

Emmanuel Macron a conclu l’installation de la commission en s’interrogeant : « Je ne sais pas s’il faut créer un service public de la petite enfance généralisé mais je sais qu’on doit faire un investissement public dans les 1 000 premiers jours de notre petite enfance ». Voilà qui donne à la commission une idée de ce que pourra être une de ses propositions : créer un service public de la petite enfance gratuit, laïc, obligatoire… et sans doute, comme le dit la vulgate officielle, « éco-responsable ».

L’État s’immiscerait ainsi entre les parents et leur bébé. Pour les remplacer ? Pourquoi pas après tout, le socialiste et député LaRem Jean-Louis Touraine, ne vient-il pas de déclarer qu’il « n’y a pas de droit de l’enfant à avoir un père » ?

Le secrétaire d’État Taquet a cité la Finlande en exemple, pays qui prévoit des rendez-vous entre les parents et le service public de la petite enfance, dont des visites à domicile, afin de détecter d’éventuels problèmes familiaux.

L’État providence dans toute son horreur

Si la Finlande est le modèle du gouvernement, il y a de quoi s’inquiéter. Ce pays fût, avec la Suède, un des premiers à interdire la fessée (et nous l’avons imité depuis le 2 juillet 2019).

Dans l’ensemble des pays scandinaves, berceaux de la social-démocratie, l’enfant est roi au détriment des parents et de la famille. Un câlin et l’accusation de pédophilie est à craindre. Un genou en sang et l’inculpation pour maltraitance pointe le bout de son nez. Les délations se multiplient et les services sociaux subtilisent facilement les enfants à leurs parents pour les placer dans une famille d’accueil sans possibilité, pour les parents biologiques, de les récupérer. C’est ainsi que la Norvège a été condamnée plusieurs fois par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour des « enlèvements » abusifs.

Des bébés pris en charge dès leur naissance, des parents surveillés de près, des enfants embrigadés au nom de l’écologie… Décidément, le Président de la république n’en finit pas de construire un monde orwellien.

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