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La niaiserie des « gilets jaunes »

Comment passer à côté du phénomène « gilets jaunes » ? Pourtant les médias se sont tellement penchés sur le sujet qu’il semble difficile d’ajouter quoi que ce soit d’intéressant. Mais ce n’est pas aux défilés, ni aux ronds-points bloqués, encore moins aux casseurs sur lesquels nous allons nous attarder. Non, ce qui nous semble encore plus préoccupant, ce sont les revendications portées par les hommes et les femmes en jaune.

Ras-le-bol fiscal

Au départ – pourquoi le cacher ? – le mouvement nous est apparu plutôt sympathique en s’opposant à l’augmentation de la fiscalité sur les carburants. Rien, en effet, ne justifie que l’essence et le gasoil soient taxés à plus de 160 %.

Mais Emmanuel Macron et le gouvernement ont fait la sourde oreille. Pis, ils ont clamé haut et fort que la lutte contre le réchauffement climatique ne pouvait se faire sans l’augmentation des taxes. Comme si les taxes avaient déjà réglé quoi que ce soit !

À partir de là les choses ont dégénéré. Et la liste des revendications des « gilets jaunes », longue aujourd’hui de 53 points, est un grand déballage de tout et n’importe quoi.

Les points touchant à la fiscalité ne sont plus au centre des revendications. Ils sont même désormais marginaux. Nous n’avons relevé que deux demandes sur la baisse des impôts et taxes :

  • Revoir à la baisse le pourcentage de toutes les taxes relatives aux produits/services de première nécessité (réduction des taxes sur l'eau, le gaz, l'électricité, l'alimentation et le carburant) ;

  • Pas de hausse de la taxe sur le carburant (remplacement de celle-ci par une taxe sur le kérosène des avions et des cargos).

Quelques revendications touchent à la baisse des dépenses. Mais, il faut bien le dire, elles ne vont pas permettre de résoudre l’incommensurable question de la dette et des déficits publics. Ces revendications sont les suivantes :

  • Fin des indemnités présidentielles à vie (les anciens présidents nous coûtent trop cher) ;

  • Fin des privilèges pour les élus ou non élus (ministres...). Tout représentant aura le droit au salaire médian (1710 euros net). Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s'ils sont justifiés. Droit aux tickets restaurants et aux chèques vacances.

En fait une solution est proposée pour régler la question de la dette, mais elle est tellement déraisonnable que nous avons hésité à vous la livrer. Allons-y tout de même :

- Arrêt du remboursement des intérêts illégitimes de la dette (fin de la politique d'austérité et de l'excuse du remboursement d'intérêts illégitimes aux banques privées).

Des dépenses à tout-va

Le gros des revendications des « gilets jaunes » est fait de dépenses publiques supplémentaires. Citons pêle-mêle :

  • Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées (les personnes âgées méritent le bien être, pas de finir mal traitées dans des EHPAD). Stop à "l'or gris" ;

  • Indexation sur l'inflation (les salaires de tous les français ainsi que les retraites et autres allocations doivent être indexés sur l'inflation) ;

  • Augmentation des allocations aux handicapés, du nombre de structures adaptées et des moyens humains formés (il faut améliorer la condition des personnes handicapées) ;

  • Pas de retraite en dessous de 1 300 euros (parce qu'une personne à la retraite, par définition, ne devrait pas avoir à travailler pour ne pas être précaire) ;

  • Renationaliser EDF et GDF (le gaz et l'électricité n'ayant cessé d'augmenter depuis la privatisation d'EDF et GDF, il faut que ces entreprises redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente) ;

  • Retour à la retraite à 60 ans et 55 ans pour les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) ;

  • Endiguer la désertification des zones rurales (fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités) ;

  • Zéro SDF (plus aucun SDF dans les rues) ;

  • Garder le système de retraite solidaire (pas de système de retraite à points) ;

  • Fin des classes surchargées (maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale) ;

  • Limiter le prix des loyers et augmenter le nombre de logements à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires) ;

  • Grand plan d'isolation des logements (faire de l'écologie en faisant faire des économies aux ménages) ;

  • Plus de moyens pour la justice, la police, la gendarmerie et l'armée (enfin payer les heures supplémentaires des forces de l'ordre ou les faire récupérer) ;

  • Continuation de Pajemploi jusqu'à ce que l'enfant ait 10 ans (un enfant de 6 ans ne peut se garder seul) ;

  • Meilleur traitement des fonctionnaires de tous les milieux. Les fonctionnaires ne sont pas uniquement des coûts pour l'État, ils font tourner les services publics dont bénéficient les français au quotidien. Il serait donc nécessaire d'en finir avec le gel des salaires qui dure depuis trop longtemps ;

  • Meilleur traitement des demandeurs d'asile (logement, sécurité, alimentation et éducation pour les mineurs).


Finalement, des charges supplémentaires

On ne sait pas comment toutes ces dépenses, dont la somme est probablement considérable, seraient financées. Probablement par un surcroît d’impôts, de taxes et de charges sur certaines catégories de contribuables, dont les entreprises :

  • Imposition des entreprises juste (que les multinationales paient bien plus que les TPE et PME) ;

  • Vraie lutte contre l'évasion fiscale. En finir avec l'évasion/fraude/optimisation fiscale qui nous coûte environ 100 milliards d'euros par an ;

  • Fin du CICE (utilisation de cet argent pour autre chose par exemple la transition écologique) ;

  • Impôt sur le revenu plus progressif (davantage de tranches d'impôts) ;

  • Protection de l'industrie française (interdiction de délocaliser ; protéger notre industrie c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois) ;

  • SMIC à 1500 euros net (augmentation du SMIC de 1180 euros net à 1500 euros net) ;

  • Salaire maximum (plafonnement des salaires en établissant un rapport entre le plus haut et le plus bas) ;

  • Pas de taxe pour les commerçants qui font payer en carte bleue (interdiction de ce genre de taxe qui pénalise le commerçant comme le client) ;

  • Plus de sécurité de l'emploi (limiter davantage le nombre de CDD pour les grandes entreprises pour plus de CDI) ;

  • Retour de l’ISF.

L’ombre de Mélenchon… et celle de Bastiat

Ceux qui ont encore en mémoire les programmes des candidats à la dernière élection présidentielle trouveront dans ces revendications des similitudes – pour ne pas dire des copier-coller – avec ce que proposait Jean-Luc Mélenchon. Un programme appliqué avec tout le succès que l’on sait par les dirigeants vénézuéliens.

Il apparaît évident que « La France Insoumise » a infiltré le mouvement des « gilets jaunes ». D’ailleurs des revendications comme le référendum d’initiative citoyenne (RIC) et la création d’une Assemblée citoyenne figurent également en toutes lettres dans le programme de l’ex-cacique socialiste.

Cette idée de référendum pourrait être bonne. Après tout nos voisins Suisses pratiquent la votation citoyenne avec bonheur, semble-t-il. Ce serait oublier la différence de taille – que dis-je la faille béante – qui existe entre nos deux pays.

François Garçon a déjà eu le loisir de nous en entretenir. Il s’agit bien sûr de la qualité des systèmes éducatifs. Si la France collectionne les mauvais classements, la Suisse, au contraire, multiplie les premières places lorsqu’il s’agit d’évaluer la performance de l’enseignement.

Il y a donc fort à parier que les Suisses ont une meilleure culture économique que les Français. Si seulement Frédéric Bastiat était enseigné dans les écoles de la République, nos compatriotes, auraient depuis longtemps compris la chose suivante :

« Citoyens, dans tous les temps deux systèmes politiques ont été en présence, et tous les deux peuvent se soutenir par de bonnes raisons. Selon l'un, l'État doit beaucoup faire, mais aussi il doit beaucoup prendre. D'après l'autre, sa double action doit se faire peu sentir. Entre ces deux systèmes il faut opter. Mais quant au troisième système, participant des deux autres, et qui consiste à tout exiger de l'État sans lui rien donner, il est chimérique, absurde, puéril, contradictoire, dangereux. » (F. Bastiat, L’État, 1848).

Voilà qui nous ramène aux « gilets jaunes ». En effet, le mot « gilet » viendrait d’un bouffon qui portait une veste sans manche. Ce bateleur, qui se prénommait Gilles le Niais, donnera son nom à son accoutrement.

Alors, « chimérique, absurde, puéril, contradictoire », niais, « dangereux » affirme même Bastiat. Et pourquoi pas fou, insensé, toqué, extravagant, aliéné, déraisonnable, piqué, timbré, enragé, détraqué, cinglé, etc. ?

Ce qui expliquerait une des 53 revendications des « gilets jaunes » : plus de moyens pour la psychiatrie.

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