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Les râleurs donnent déjà de la voix

En 2016, trois jours fériés tombent un dimanche. Il n'en faut pas plus que les râleurs prédisent une année "pourrie". Réjouissons-nous au contraire car l'INSEE annonce un effet positif sur le PIB.

Trop de jours fériés et de ponts en France ?

J’ai reçu, il y a quelques jours, une carte de vœux annonçant une année 2016 « pourrie ». La cause ? Le nombre de jours fériés tombant cette année un dimanche. C’est le cas du 1er et du 8 mai, et de Noël (par voie de conséquence, le 1er janvier 2017 sera également un dimanche !).

Trois jours fériés en moins, il n’en faut pas plus pour faire râler les Français qui, c’est bien connu, n’aiment pas travailler et ne pensent qu’aux vacances. Par-dessus le marché, 2016, année bissextile, comptera 366 jours. Il faudra donc travailler le 29 février qui, pas de chance, sera un vendredi.

Quand on y regarde de plus près, il n’y a cependant pas de quoi s’affoler. Car, à l’instar du Jour de l’An qui était un vendredi, les 7 autres jours fériés sont particulièrement bien placés, permettant de multiplier les repos. Il y a d’abord les lundis de Pâques (28 mars) et de Pentecôte (16 mai), et le jeudi de l’Ascension (5 mai), toujours favorables aux ponts quelle que soit l’année. Les autres jours tombent au début ou en fin de semaine, tels la Fête nationale (jeudi 14 juillet), l’Assomption (lundi 15 août), la Toussaint (mardi 1er novembre) et l’Armistice de 1918 (vendredi 11 novembre). De quoi satisfaire les amateurs de week-ends prolongés.

La France n’est pas la championne des jours fériés

D’ailleurs, la France n’est pas la championne des jours fériés que l’on croit. Comme le montre une étude du cabinet Mercer, notre pays se situe plutôt dans la moyenne avec ses 11 jours, au même niveau que la Chine, la Suède, la Nouvelle-Zélande, Singapour, le Canada, le Danemark ou encore l’Italie. Certains pays offrent nettement moins de jours fériés, tels le Mexique (7 jours), le Royaume-Uni (8) ou les Pays-Bas (8). D’autres, en revanche, sont plus généreux : l’Inde (18), la Corée du Sud (16), le Japon (15), la Finlande (15), l’Espagne (14).

Il n’y aurait donc pas de quoi donc alimenter le french bashing. Surtout que les Français sont, en fait, parmi les travailleurs les plus productifs. Patrick Buffet, du cabinet Visconti, met en avant cette productivité dans une lettre ouverte. Il mobilise les statistiques européennes qui estiment que « cette productivité horaire est 14 % plus forte que la moyenne européenne pour un nombre d’heures effectivement travaillées de moins de 2 % inférieur à la moyenne européenne en 2014 ». Et il ajoute que même si ce type de statistiques n’existe pas de « manière fiable aux États-Unis et au Japon, l’impression est que la productivité horaire française est bien supérieure à la moyenne des pays industrialisés, voire des pays en voie de développement ». Bref, les jours fériés seraient largement compensés par l’ardeur au travail des Français.

Compenser les handicaps français par plus de productivité ?

S’il n’y avait que les jours fériés, il n’y aurait pas de problème. Mais la France est cumularde : 5 semaines de congés payés, 35 heures, départ précoce en retraite en comparaison de nos principaux concurrents, et coût énorme du travail. C’est ce cumul qui fait que nous perdons du terrain, et que le chômage progresse. Pour compenser un tant soit peu ces désavantages, il est nécessaire d’avoir une productivité élevée. Mais ne peut-on se demander si celle-ci n’est pas à l’origine du stress au travail, du burn-out, de la consommation importante de somnifères et d’anxiolytiques… et du fait que nous nous déclarons régulièrement comme parmi les peuples les plus malheureux du monde ?

Stop, arrêtons-là les jérémiades, sinon nous allons, nous aussi, rejoindre le camp des râleurs.

Réjouissons-nous plutôt car l’INSEE prévoit que le moindre nombre de jours fériés en 2016 aura un impact positif sur le PIB de 0,11 %, contre 0,06 % l’an dernier.

Et puis, les 8 possibilités de week-ends prolongés, ponts ou autres viaducs de 2016 permettront peut-être de relancer le secteur du tourisme qui souffre durement depuis les attentats du 13 novembre.

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