top of page

La reprise n'est pas pour demain... ni pour après-demain

Le Président de la République affirme que tout va mieux, que la croissance repart. C’est plutôt la « nipponisation » de notre économie qui est à craindre. L’économie japonaise est atone depuis 25 ans. Nous en prenons tout droit le chemin.

La stagnation à la japonaise nous guette

François Hollande l’a affirmé hier soir sur France 2, « la France va mieux », il y a « plus de croissance, moins de déficits, moins d’impôts et plus de compétitivité ». Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Il y a fort à parier que les Français n’en soient pas convaincus. Et ils auront raison. Car, non seulement la croissance n’est pas là, mais elle n’est pas prête de revenir.

Pour s’en convaincre, il faut lire l’excellent article de Cécile Philippe, la directrice de l’Institut économique Molinari.

Vous comprendrez que nos économies sont atones car les entreprises n’investissent pas. Celles-ci sont frileuses car les « rigidités institutionnelles sont nombreuses », en France comme dans beaucoup de pays développés. Mais la principale raison tient à la crise de 2008 qui a eu, notamment, pour conséquence de dévaluer les actifs des entreprises qui se sont retrouvées avec « d’énormes dettes à rembourser ».

Échaudées par cette expérience, les entreprises, bonnes gestionnaires, privilégient donc aujourd’hui le désendettement et évitent de « prendre de nouveaux risques en recourant au crédit ».

L’économiste Richard C. Koo a dévoilé ce phénomène en étudiant ce qui se passait au Japon. « Il a constaté qu’une récession pouvait avoir lieu lorsque nombre d’entreprises du fait de l’éclatement d’une bulle voyaient leurs actifs dévalués et leurs profits diminués mais se révélaient encore suffisamment rentables pour pouvoir continuer à opérer ».

Les entreprises privilégient donc le désendettement, mais elles ne le font que très lentement. Elles font des surplus, pendant que les particuliers voient leur épargne s’amoindrir et que les États dépensent à tout va « pour maintenir l’économie à flot ». Les déficits publics s’accroissent, « l’économie stagne ».

Quant aux banques centrales, elles cherchent à relancer le crédit et baissent les taux d’intérêt. Mais les entreprises ne profitent pas de l’aubaine pour investir. Elles continuent de se désendetter.

Le problème est qu’il est maintenant difficile de sortir de cette politique de taux bas, voire négatifs, sans provoquer ce qu’on cherche « à tout prix à éviter depuis le début : des faillites en cascade ».

Et puis les réformes structurelles ne viennent pas. Elles sont très difficiles à faire passer – on le voit avec la loi El Khomri, qui a été vidée du peu de substance qu’elle avait au départ. Pourtant le poids de la fiscalité et de la réglementation restreint considérablement les perspectives de rentabilité des entreprises et les conforte dans leur attitude expectative.

Le Japon est dans cette spirale depuis 25 ans. La « nipponisation » de nos économies est à craindre. Il faut donc se préparer à des décennies de stagnation.

Nous n’en avons donc pas fini avec la morosité…

À l'affiche
Posts récents
Par tags
Me suivre
  • Google+ Long Shadow
  • Facebook Long Shadow
  • LinkedIn Long Shadow
  • Twitter Long Shadow
bottom of page